Le green est l’endroit où se jouent les points décisifs. Pourtant, de nombreux golfeurs, même expérimentés, y commettent des erreurs répétées qui plombent leurs cartes sans qu’ils ne comprennent vraiment pourquoi. Ces fautes techniques ou mentales, souvent négligées, transforment une opportunité de birdie en un double bogey. Et ce sont rarement des fautes spectaculaires : ce sont des petits détails, des automatismes mal maîtrisés, des routines bancales…
1. Arrêtez de viser directement le drapeau : la stratégie qui ruine vos approches
Beaucoup de joueurs tentent systématiquement de pitcher la balle en direction directe du trou, en espérant que le backspin la stoppe net. Cette approche est non seulement risquée mais souvent inefficace. La balle roule trop, dépasse largement le trou et vous laisse un putt de 5 à 8 mètres, bien plus difficile à rentrer.
Une technique plus fiable consiste à jouer comme si c’était un putt, en utilisant un pitching wedge ou un fer 9 au lieu d’un sandwedge. Cela permet de mieux contrôler la roule, de limiter l’impact du spin, et surtout de lire la pente comme vous le feriez sur un putt. Résultat : des balles qui finissent bien plus souvent à moins de 2 mètres du trou.
Ce changement de stratégie offre une meilleure marge d’erreur : une balle un peu grattée ou un peu topée finira toujours par rouler, souvent dans la bonne zone. Alors qu’un coup lobé mal contacté reste dans l’herbe ou dépasse de dix mètres.
2. “Jouer le coup parfait” : l’obsession qui vous envoie directement dans le bunker
Les situations “short-sided”, avec le drapeau collé à un bord du green ou derrière un bunker, incitent à des tentatives trop ambitieuses. Vouloir poser la balle près du drapeau, sans marge de sécurité, est une stratégie qui échoue dans 80 % des cas. Résultat : balles dans le sable, fried egg ou sorties ratées.
Dans ces cas-là, il faut opter pour une solution réaliste, qu’on appelle le “coup citron” : viser le cœur du green, poser la balle en sécurité, accepter un putt plus long, mais éviter le désastre. Cette stratégie vous permet de sauver plus de pars à long terme.
Les scores catastrophiques viennent rarement d’un mauvais swing. Ils viennent d’un mauvais choix de cible. Un bon joueur sait reconnaître les zones où le bogey est acceptable et où tenter le “miracle shot” serait suicidaire.
- Ne jamais attaquer un drapeau collé derrière un bunker sans espace de réception
- Préférez le centre du green quand la pente est forte ou le lie est incertain
- En match, jouer pour 2 putts sur un green est parfois plus payant que viser un sauvetage héroïque
3. Les bunkers : terrain miné pour ceux qui n’ont pas la bonne technique
La mauvaise compréhension du jeu dans le sable est un fléau. Beaucoup de golfeurs tentent de “chip out” du bunker comme si c’était du rough, et finissent par taper la balle directement ou l’enfouir. Résultat : plusieurs coups pour s’en sortir, et des scores en flèche.
Dans le bunker, on ne cherche pas à toucher la balle. On vise un point un centimètre derrière et on utilise la semelle du club pour frapper le sable. C’est le sable qui propulse la balle, comme sur un coussin d’air. Pour que cela fonctionne, il faut comprendre la différence entre sable dur et sable meuble :
Sur sable ferme, club square, face légèrement fermée, et contact précis avec l’arête vive du club. Sur sable meuble, on ouvre la face et on utilise la semelle pour glisser sous la balle. Ce sont deux techniques différentes, qu’il faut pratiquer régulièrement pour les maîtriser.
4. Les petits putts négligés : l’erreur qui vous coûte plus que tous les drives ratés
Les putts de moins de 1,20 mètre sont souvent négligés. Beaucoup les ramassent à l’entraînement, ou les jouent sans routine sérieuse. Mais ce sont eux qui font la différence entre un par solide et un bogey frustrant. Sans pratique, le cerveau n’enregistre pas la bonne sensation et, sous pression, ces putts deviennent des pièges.
Il est essentiel de développer une mémoire positive de ces coups. Pour cela, il faut les jouer systématiquement en compétition comme à l’entraînement. Visez l’alignement parfait, engagez le coup, et écoutez le bruit de la balle dans le fond du trou. C’est ce son qui ancre la confiance.
Une bonne méthode consiste à rentrer 100 putts d’un mètre consécutivement. Cela permet de développer une habitude de réussite, un tempo naturel et une aisance sur ces distances courtes. C’est sur ces petits putts que se font les cartes sous le par.
5. Ne pas lire le lie de la balle : l’erreur invisible qui provoque les pires contacts
Beaucoup de golfeurs abordent un coup autour du green sans vraiment analyser l’état du lie. Or, la position de la balle par rapport au sol – herbe rase, épaisse, humide, sableuse – détermine tout : le type de club à utiliser, la zone de contact, l’angle d’attaque.
Un lie légèrement enfoncé nécessite un club plus fermé et un angle plus vertical. Une balle perchée sur l’herbe appelle un coup plus glissant, avec la face de club légèrement ouverte. L’erreur classique : ne rien adapter, jouer le même coup pour toutes les situations, et s’étonner de toper ou de gratter.
Avant chaque coup, il faut faire plusieurs swings d’essai pour sentir l’interaction avec le sol. Est-ce que le club accroche ou glisse ? Ajuster la face, le bounce et la trajectoire en fonction de ce que ressent le club. C’est l’une des clés majeures pour éviter les fautes de contact.
6. Bonus : ignorer le comportement de la balle après un chip
Dernier point souvent ignoré : observer attentivement la trajectoire d’un chip raté ou réussi donne des informations cruciales sur la pente du green. Une balle qui fuit sur la gauche ou la droite vous révèle comment va tourner le putt suivant. Ignorer cette donnée, c’est perdre une occasion précieuse d’anticiper la ligne de putt.
Regarder la balle rouler après un chip offre une lecture en temps réel, bien plus fidèle que n’importe quelle estimation visuelle. Les bons joueurs intègrent cette observation comme un automatisme : ils jouent, regardent la balle finir, et prennent en compte l’information pour la suite.
Ce réflexe transforme un chip anodin en opportunité d’ajuster son putt et, souvent, de sauver un par que beaucoup d’autres auraient raté. C’est une habitude qui ne coûte rien, mais qui rapporte beaucoup.
En intégrant ces ajustements, vous transformez votre jeu autour du green. Ce sont des détails techniques et mentaux que les meilleurs répètent inlassablement. Ils n’ont rien de spectaculaire, mais ils permettent de gratter des coups sur chaque parcours. Et à la fin d’une carte, ce sont ces coups-là qui font la différence.