Chaque année, l’US Open impose un véritable supplice aux meilleurs golfeurs de la planète. Mais certains parcours se démarquent par leur férocité légendaire. Ils ne se contentent pas de tester le jeu long ou les approches : ils brisent la stratégie, le mental et l’égo. Voici les sept parcours les plus redoutés de l’histoire du tournoi, là où les scores explosent et où même les majors semblent loin.
Oakmont (Pennsylvanie) : le monstre aux greens de verre
Situé près de Pittsburgh, Oakmont Country Club est le temple de la difficulté. Connu pour ses greens ultra-rapides, il est le parcours le plus utilisé dans l’histoire de l’US Open.
En 2025, JJ Spaun y a signé la plus grande victoire de sa carrière en remportant l’US Open avec un score de -1, dans des conditions extrêmes. Peu attendu à ce niveau, l’Américain a fait preuve d’un sang-froid remarquable, tenant bon sur un tracé où chaque erreur coûte cher, et surpassant des favoris bien plus expérimentés.
En 2016, c’est Dustin Johnson qui y avait triomphé, décrochant son premier majeur avec un score de -4, une rare exception sur ce terrain d’une brutalité légendaire. Les roughs y sont épais, les bunkers redoutables comme le fameux Church Pews, et chaque putt devient un test de nerfs. Oakmont ne punit pas une erreur : il détruit toute série.
Winged Foot (New York) : là où le par devient une utopie
Situé à Mamaroneck, Winged Foot Golf Club a accueilli six US Open. En 2020, Bryson DeChambeau s’y est imposé… en étant le seul joueur sous le par sur toute la semaine (-6).
Avec ses fairways étroits, ses greens surélevés et ses zones de retombée piégeuses, Winged Foot récompense la puissance uniquement si elle est accompagnée de précision chirurgicale. C’est ici que le par redevient une performance.
Shinnecock Hills (New York) : quand le vent transforme tout
À Southampton, sur Long Island, Shinnecock Hills Golf Club est l’un des plus anciens parcours des États-Unis, mais aussi l’un des plus imprévisibles. En 2018, Brooks Koepka y a remporté son deuxième US Open consécutif avec un score de +1.
Le vent marin, les greens fermes, les roughs brûlés par le soleil : tout y est instable. Plusieurs joueurs avaient même critiqué la USGA pour avoir rendu le parcours trop sec et injouable en 2004.
Pebble Beach (Californie) : beauté fatale sur la côte Pacifique
Derrière sa vue spectaculaire sur l’océan, Pebble Beach Golf Links, à Monterey, est un piège redoutable. En 2019, Gary Woodland y a dominé les éléments pour s’imposer à -13, une rare exception dans l’histoire récente du tournoi ici.
Les petits greens ultra rapides, le vent omniprésent, et la proximité constante de l’eau rendent chaque trou périlleux. Le trou 8, à flanc de falaise, est l’un des plus redoutés au monde.
The Country Club (Massachusetts) : là où l’histoire pèse lourd
Situé à Brookline, The Country Club est l’un des clubs fondateurs de l’USGA. Il a accueilli l’US Open 2022, remporté par Matt Fitzpatrick avec un score de -6.
Le tracé serpente entre des rochers naturels, avec des greens aux pentes subtiles et une végétation dense. L’erreur n’est jamais loin, et les fairways bordés de fescue ne pardonnent aucun écart.
Merion (Pennsylvanie) : petit mais terriblement intelligent
Près de Philadelphie, Merion Golf Club a prouvé en 2013 qu’un parcours sous les 7000 yards pouvait toujours ruiner les scores. Justin Rose y a triomphé à +1, devant Mickelson et Day.
Chaque trou exige une réflexion totale : les angles de jeu sont serrés, les roughs profonds, les greens à double plateau imprévisibles. C’est un puzzle grandeur nature, où le style compte plus que la force.
Torrey Pines (Californie) : une falaise, un mythe, un combat
Situé à La Jolla, près de San Diego, Torrey Pines South Course est surtout célèbre pour l’US Open 2008 et la victoire de Tiger Woods sur une jambe. Mais en 2021, c’est Jon Rahm qui y a inscrit son nom au palmarès, à -6.
Le parcours longe les falaises surplombant l’océan, avec un vent imprévisible et des greens Poa annua qui changent de texture au fil de la journée. Techniquement, tout peut y basculer en trois trous.
L’US Open ne sélectionne pas ses parcours pour le spectacle… mais pour l’épreuve. Ces sept monstres sont pensés pour faire chuter les plus grands, et offrir à quelques rares élus la possibilité de briller dans la difficulté.