Tu arrives au départ du 10, il reste encore neuf trous, mais l’enthousiasme s’est évaporé. Devant, ça piétine. Derrière, ça râle. Le jeu est lent, très lent. Une partie censée durer 4 heures se transforme en marathon de 5h30. Pas à cause du vent, ni du rough trop haut. Mais bien à cause d’attitudes, de choix, et de situations évitables. La lenteur sur un parcours ne tombe pas du ciel : elle est causée par une série de comportements et d’erreurs collectives ou individuelles qu’il est urgent de reconnaître.
Départs mal cadencés : quand le retard commence dès le trou n°1
Dès les premiers instants de la partie, le rythme peut être brisé. Une mauvaise gestion des tee times — départs trop rapprochés, absence de starter, groupes non ponctuels — crée un effet domino qui ralentit tout le monde. Si un groupe prend cinq minutes de retard, ce léger écart peut se transformer en trente minutes d’attente cumulée en fin de partie.
Ce déséquilibre est accentué par l’absence de règles claires sur le temps d’échauffement ou la ponctualité. Lorsqu’un départ est mal lancé, difficile ensuite de revenir à un tempo fluide. Un seul maillon faible dans la chaîne et le parcours entier subit les conséquences.
Pour éviter cela, il faut que chaque groupe respecte strictement son heure de départ, et que les clubs veillent à laisser un espacement suffisant entre les parties.
Joueurs trop lents : routines interminables et hésitations constantes
Certains joueurs adoptent un rythme de jeu qui casse totalement la dynamique. Swings d’essai répétés, hésitations avant chaque putt, vérifications obsessionnelles de la ligne… Résultat : la partie s’éternise. Ces comportements ne sont pas seulement pénibles pour les partenaires, ils ralentissent aussi les groupes suivants.
Il existe un principe simple appelé “ready golf” : jouer dès qu’on est prêt, sans attendre un ordre rigide. Cela suppose d’anticiper son coup, de choisir son club rapidement, et d’agir dès que possible. Quand chacun applique cette règle, le jeu gagne en fluidité.
Ce manque de tempo est parfois lié à un excès de concentration mal canalisée, ou au contraire à une déconcentration totale entre les coups. Mais dans tous les cas, il ralentit toute la chaîne.
Mauvaise circulation sur le parcours : des kilomètres perdus
Le temps perdu ne vient pas seulement du jeu, mais aussi de la façon de se déplacer. Certains joueurs laissent leur sac au mauvais endroit, cherchent leur balle sans préparation, ou attendent d’être au bord du green pour choisir leur putter.
Ces erreurs de placement multiplient les aller-retours inutiles. En voiturette, le problème est encore plus visible : s’arrêter balle par balle au lieu d’organiser les coups en parallèle, ou ne pas anticiper la sortie du green, fait perdre un temps considérable.
Pour aller plus vite sans précipitation, il faut :
- Prendre plusieurs clubs avec soi lorsqu’on s’éloigne du sac
- Se placer de manière logique pour ne pas faire de détour après le putt
- Préparer son coup pendant que les autres jouent
Refus de laisser passer : quand l’égo bloque tout le monde
Un groupe qui joue lentement peut le faire… à condition de respecter les autres. Mais trop souvent, des joueurs refusent de laisser passer les groupes plus rapides. Par fierté, par oubli ou par simple ignorance, ils bloquent toute la dynamique du parcours.
Un trou de retard ? Il faut immédiatement proposer de passer. Ce geste simple désengorge le terrain et apaise les tensions. Pourtant, il reste trop rare, même sur les parcours les plus fréquentés.
Ce refus agace, frustre, et nuit à l’expérience globale. Respecter le rythme des autres est une marque de bon sens, mais aussi de savoir-vivre golfique.
Règles mal maîtrisées : confusion = ralentissement
Un autre frein au rythme de jeu, souvent négligé, vient des règles mal connues. Que faire en cas de balle injouable ? Où dropper ? Quelle est la bonne procédure ? Trop de joueurs hésitent, consultent les autres, sortent le livret de règles ou attendent un arbitre.
Ces hésitations, souvent évitables, font perdre un temps précieux. Dans un cadre de compétition ou même en partie amicale, mieux vaut connaître les fondamentaux pour réagir sans délai. Des règles simples bien comprises permettent de fluidifier le jeu.
Par ailleurs, certains appliquent les règles avec un excès de zèle, analysant chaque situation pendant de longues minutes. Or, le respect du règlement ne doit pas se faire au détriment du rythme.
Le jeu lent n’est pas une fatalité. Il résulte souvent de petits manquements répétés qui, mis bout à bout, gâchent l’expérience de tous. Respecter les horaires, adopter le bon rythme, anticiper ses déplacements et connaître les règles sont autant de réflexes simples pour préserver le plaisir sur le parcours. Chaque golfeur a un rôle à jouer pour que la partie reste agréable, rapide et équilibrée.